Avec emphase, elle me déclare: "Je ne vais sûrement pas prier avec des ennemis de l'EGLISE!" et la voilà qui sort avec fracas de la chapelle où je suis en train d'installer recueils de chants et bibles pour le temps de prière qui va suivre. En tant que protestante, et qui plus est, en tant que pasteure, je ne peux être à ses yeux qu'une ennemie de l'Eglise catholique, la seule et véritable Eglise.
Un peu plus tard, une jeune femme arrive. Elle aussi est catholique. Nous avions prié ensemble il y a quelques semaines alors qu'elle s'apprêtait à partir pour une semaine d'intégration dans le cadre d'un nouvel emploi outremer. Cette fois-ci, elle revient avec mari et enfant pour aller s'installer définitivement au-delà des océans. "Nous avons très peu de temps avant notre vol", me dit-elle, "mais je voulais tout de même venir vous remercier pour vos prières..."
En tant qu'aumôniers, nous sommes confrontés à toutes sortes de cas de figure, et sommes appelés à accueillir passagers et salariés de la même manière, qu'ils soient agressifs ou reconnaissants, fermés sur eux-mêmes ou désireux de parler, angoissés à l'idée de prendre l'avion ou heureux de vivre et détendus ...
Anniel Hatton