Il est arrivé un jour tout souriant à la réunion de la commission aux aéroports de la Fédération Protestante. Jeune et dynamique, il avait des idées plein la tête, fourmillant de suggestions en tous genres, prêt à donner un sérieux coup de main à un groupe qui commençait peut-être à ronronner un peu trop. Il revient pour notre blog sur ces dernières années.
Peux-tu te présenter en deux mots?
Je m'appelle Cédric Renaud, j'ai 32 ans, je suis marié et j'ai deux enfants. Je suis officier au sein de la gendarmerie nationale, capitaine depuis 2010. Après trois années au sein de la Gendarmerie des Transports Aériens (GTA) de l'aéroport d'Orly, je suis muté au 1er septembre 2013 à la gendarmerie de Bourgoin-Jallieu.
Si je ne me trompe, c'est l'aumônier protestant de l'aéroport d'Orly, Stéphane Hervé, qui t'a invité à venir participer à la commission des aéroports. Qu'est-ce qui t'a incité à accepter cette invitation?
Je ne suis pas protestant d'origine. J'ai découvert le protestantisme grâce à mon épouse au moment de notre mariage. J'y ai découvert un monde complètement inconnu pour moi, avec à la fois des valeurs et une liberté insoupçonnées. Pour différentes raisons, j'étais resté jusque-là éloigné de toute religion. Une fois que j'ai découvert l’Église Réformée de France (ERF), j'ai trouvé ce que je recherchais, spirituellement et humainement. Il y avait adéquation entre Foi et Raison, ce qui pour moi est très important. Du coup, je me suis intéressé à l'organisation de cette Eglise, et cette sollicitation a provoqué chez moi une certaine curiosité. Je venais de province et arrivais sur Paris. J'étais un peu perdu, alors je me suis dit : « Pourquoi pas ? ».
L'idée d'un blog avait déjà été évoquée dans le passé, mais n'avait pas été retenue. Tu l'as remise sur le tapis en proposant d'en être le webmaster. Et cette fois, tu as emporté le morceau. Pourquoi un blog sur l'aumônerie? Quel en est l'intérêt?
Le travail d'aumônerie est méconnu. Moi-même, je ne l'ai découvert qu'au sein de l'armée. De fait, il n'attire pas forcément les vocations des jeunes pasteurs ni l'intérêt des voyageurs. J'ai pensé qu'il y avait là un sujet sur lequel écrire et à publier, pour faire connaître l'existence de ce service et le travail des aumôniers au quotidien. Enfin, l'informatique a beaucoup simplifié les choses. Il y a quelques années, une publication périodique demandait un travail important et des moyens. Aujourd'hui, une adresse mail et un compte sur un site spécialisé suffisent. La mise à jour est tout aussi facile, à partir du moment où l'on a de la matière.
Il t'est arrivé d'aller à CDG à plusieurs reprises pour des sessions de formation complémentaires. Et tu t'es alors rendu compte que beaucoup de tes collègues ne savaient même pas qu'il y avait des aumôniers protestants à l'aéroport. Qu'as-tu fait pour tenter de remédier à cette situation?
J'ai tenté de faire entrer encore plus avant les aumôniers dans la vie des aéroports. Il est vrai que ma position présentait l'avantage d'être centrale. La gendarmerie ne fait pas tout, mais en général elle est informée de toutes les cérémonies officielles, les réunions et autres événements organisés par le gestionnaire, Aéroports de Paris. Il s'agissait alors d'un travail de mise en relation et de transmission de quelques informations. Après, aux aumôniers de jouer, c'est tout de même eux qui font l'essentiel du travail.
Tu viens de quitter la GTA pour prendre un autre poste en province. Quels seront les souvenirs que tu garderas de ces trois années dans l'aéronautique?
Je resterai toujours frappé par la surprise qui a été la mienne quand on m'a annoncé ma mutation en 2010 : la Gendarmerie des transports aériens. Il a fallu que je me replonge dans mes cours pour retrouver le court passage qui concernait cette gendarmerie spécialisée ! L'arrivée fut rude, tant professionnellement que personnellement. La région parisienne n'est pas un lieu que je qualifierais de particulièrement hospitalière. Il a donc fallu s'adapter, changer ses habitudes, et en reprendre d'autres petit à petit.
Dans mon boulot, ça a été la découverte d'un milieu complètement inconnu. En tant que passagers, les personnels que nous voyons et fréquentons ne sont finalement que la partie émergée de l'iceberg. Derrière eux, des milliers de personnes oeuvrent en coulisse pour que les avions roulent, décollent et atterrissent en sécurité, que les usagers puissent se garer, se restaurer, éventuellement se soigner. Prendre l'avion nécessite en fait beaucoup de monde, dont des gendarmes et des aumôniers. Le savoir c'est déjà bien, le faire savoir c'est encore mieux.
Cédric, un grand merci pour ton apport précieux à la vie de notre commission. Bonne route et bon vent!
propos recueillis par Anniel Hatton