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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 07:00

 

glenn.gifLe 20 février 1962, l'américain John Glenn effectue le premier vol orbital humain sur une capsule Mercury 6.

Ancien Marine, pilote de chasse pendant la guerre contre le Japon, John Glenn est un homme entraîné et aguerri qui a su se sortir de situations apparemment désespérées sans se départir de son flegme proverbial. A trente-huit ans, il fait partie de la première équipe d'astronautes qui tentent de faire le tour de la terre dans l'espace. Ils vont réussir à en faire trois d'affilée.

Par la suite, John Glenn se lance dans la politique, s'engageant dans le parti démocrate aux côtés de Jimmy Carter, et devenant sénateur de l'Ohio.

Mais son rêve d'espace ne le quitte pas. A 77 ans, il effectuera son deuxième et dernier vol dans l'Espace sur une navette Discovery, permettant par là à la NASA de commencer une étude sur les effets de l'apesanteur sur le vieillissement.

En regardant par les hublots de la navette les cieux étoilés et, au loin, notre planète bleue, il déclarera:

"Il me semble impossible de ne pas croire en Dieu lorsque je contemple une telle création. Au contraire, cela renforce ma foi."

 

Anniel Hatton

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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 08:01

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Né à Lyon en 1912, le petit Henri Grouès est le cinquième d'une fratrie de huit enfants. Ses parents sont soyeux, comme beaucoup de lyonnais. Animés d'une foi très profonde, ils sont soucieux d'aider les plus pauvres de leurs concitoyens, ce qui laissera une empreinte durable chez leur fils.  

 A l'âge de 15 ans, au cours d'une rencontre de jeunes catholiques, Henri fait une expérience spirituelle qui va décider de son avenir. Il sera prêtre. Il est ordonné quelques mois avant que n'éclate la deuxième guerre mondiale.

Son tempérament de fonceur allergique à toute injustice le pousse à s'engager dans la Résistance sous le nom d'abbé Pierre, nom qui lui restera par la suite.

A la libération, il est nommé aumônier de la Marine à Paris. Profondément touché par la grande misère qu'il voit autour de lui, il fonde l'association Emmaüs qui cherche, entre-autres, à aider les chiffonniers et les sans-logis à se construire des habitations de fortune à base de matériaux de récupération afin de se protéger des grands froids pendant l'hiver.

Il serait resté sans doute inconnu comme beaucoup de  travailleurs sociaux besogneux qui travaillent dans l'ombre toute leur vie pour aider les petits de ce monde si, pris d'une vive  indignation devant l'indifférence générale, il n'était intervenu à la radio pour secouer ses contemporains.

C'était il y a 60 ans jour pour jour, le 1er février 1954.

L'hiver est rude cette année-là, et c'est l'hécatombe dans le monde des sans-abris. L'appel que l'Abbé Pierre lance ce jour-là sur Radio-Luxembourg est si vibrant que les dons affluent. Des gens ordinaires ouvrent leurs foyers aux plus démunis. D'autres, plus aisés, vident leur porte-monnaie pour venir en aide à ceux qui n'en peuvent plus de misère et de froid. Et des bénévoles arrivent en grand nombre pour donner un coup de main aux équipiers d'Emmaüs submergés par cet afflux d'aides en tous genres. C'est ce qu'on appellera "l'insurrection de la bonté."

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Soixante ans plus tard, il y a toujours des gens à la rue, et partout. Ils essaient encore de se bricoler des abris de fortune, sous les ponts de Paris, au bord des autoroutes, ou dans les buissons des parcs publics. Ils se réfugient dans un recoin de gare ou d'aéroport pour se tenir au chaud.

Ils sont de plus en plus nombreux, et  les associations qui les aident  sont souvent bien démunies devant de telles détresses.

C'est ainsi que l'Armée du Salut interpelle population et hommes et femmes politiques avec ces mots: Il est temps que se construise une autre société qui prenne en compte les personnes les plus fragilisées. L'action, c'est maintenant!


                                                                                                                        Anniel Hatton

 

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 10:07

 

Après la Semaine Universelle de Prière de l'Alliance Evangélique célébrée à la chapelle d'Orly par un moment de prière jeudi dernier, voici maintenant la Semaine de Prière pour l'unité des chrétiens qui commence.

  Une célébration oecuménique aura lieu à la chapelle d'Orly le mercredi 22 janvier de 12h à 12h30 sous la houlette du père Paul Allili et de la pasteure Anniel Hatton. 


P202-3.jpgThème pour 2014: Le Christ est-il divisé?

(cf. 1 Cor 1:1-17)


Une fois par année au moins, de nombreux chrétiens prennent conscience qu'il existe des manières très diverses d'adorer Dieu. Les coeurs sont ainsi touchés et les gens constatent que les usages de leurs prochains ne sont pas si étranges.

La manifestation qui déclenche cette prise de conscience porte le nom de Semaine de prière pour l'unité des chrétiens. Célébrée traditionnellement du 18 au 25 janvier (dans l'hémisphère nord) ou à la Pentecôte (dans l'hémisphère sud), la Semaine de prière s'intègre dans la vie des paroisses du monde entier: on procède à des échanges de chaires et on organise des cultes oecuméniques spéciaux.

Les partenaires oecuméniques d'une région donnée sont invités à préparer un texte de base sur un thème biblique. Il est ensuite examiné par un groupe international de participants issus du COE (protestants et orthodoxes) et de l'Eglise catholique romaine pour s'assurer qu'il est en relation avec la quête de l'unité de l'Eglise. Ce texte est publié conjointement par le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens et le COE, par les soins de sa Commission de Foi et constitution qui participe à tout le processus de son élaboration.

La version définitive est alors envoyée aux Eglises membres et aux diocèses catholiques romains, qui sont invités à le traduire et à l'adapter à leurs contextes spécifiques pour en faire usage.


tiré de http://www.oikoumene.org/fr/resources/week-of-prayer


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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 08:14

 

Samedi 14 décembre.


Il est 8h15. Hall 3 à Orly Ouest.


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Des passagers commencent à affluer en nombre et se pressent sous les panneaux annonçant les vols en partance.


 

 


 

Cinq jeunes gens arrivent et essayent de se frayer un chemin au milieu des bagages d'une équipe de foot qui se prépare à aller disputer un match en province. 


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C'est le groupe Godspel qui va chanter pour la première fois sur cette plateforme du sud parisien.

 

 


 

 

 

Malgré l'heure matinale, et les voix encore un peu "froides", les negro-spirituals et les chants Gospel résonnent avec force dans le terminal, et attirent voyageurs et accompagnants.

 

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Certains prennent le temps de s'arrêter pour écouter quelques instants.

 


 

 

 

 Une toute petite fille bat des mains en mesure, enchantée par ce qu'elle entend,

puis se met à danser.         DSCN5392

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une autre, visiblement plus réservée, fascinée par cette musique rythmée et entraînante, est toute intimidée quand les choristes font une pause pour lui sourire.  

 

 

 

 

Une dame qui a de grosses difficultés  pour se mouvoir s'assied aux première loges pour mieux profiter du spectacle. Les larmes coulent le long de son visage: "Mon mari est décédé dernièrement", me confie-t-elle. "Il aurait bien aimé cette musique-là..."  DSCN5404

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Anniel Hatton

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 06:03

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Ce matin, samedi 14 décembre 2013,

le groupe Godspel chante des negro-spirituals et des gospels

au Terminal Ouest d'Orly, niveau "Départs", hall 3, de 8h30 à 10h30.


Si vous prenez l'avion aujourd'hui,

arrêtez-vous quelques instants pour les écouter!

 


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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 08:42

 

images-6

 

Il a beaucoup voyagé, à pied, en bus, en avion ou dans sa tête...

Le petit berger inconnu aux pieds nus devenu le prisonnier politique le plus célèbre du 20è siècle a fini par transiter par les aéroports du monde entier pour aller rencontrer la plupart des chefs d'état et des gouvernants de notre époque.

Il a parcouru les campagnes et les villes d'Afrique du Sud pour inciter le peuple noir asservi par une minorité blanche à relever la tête et à lutter pour sa dignité.

Il a hésité entre la violence et la non-violence, passant de l'une à l'autre, se décidant en dernier lieu pour la non-violence, afin de promouvoir une culture de réconciliation dans son pays déchiré par le racisme et la méfiance mutuelle.

Même pendant ses vingt-sept ans de bagne, il n'a pas baissé les bras. Motivé par sa foi en Dieu et la justesse de son combat politique, il voyageait dans sa tête, préparant son hypothétique libération, se cultivant intellectuellement et formant ses compagnons de détention.

Devenu une icône dans le monde entier, considéré comme le père de la nation sud-africaine, il n'a pas pu être un vrai père pour ses propres enfants. Ils ont grandi sans lui, et quand il a été libéré, il n'a pas su rétablir le contact avec eux.

Nelson Mandela, Madiba pour l'ethnie xhosa à laquelle il appartenait, a à la fois été "fauteur de troubles", rôle auquel le prédisposait son premier prénom, Rolihlahla, et réparateur de brèches, selon l'expression du prophète Esaïe (58:12).

Après quatre-vingt quinze ans d'une vie tantôt tourmentée tantôt paisible, son voyage se termine dans son village natal de Qunu, dans le sud-est de l'Afrique du Sud où il sera enterré selon sa demande.

Les hommages affluent de partout...

Mais, comme le dit Dominique Quinio[1] , "les mots qui s'entrechoquent d'un bout à l'autre de la planète ne seront que des mots ajoutant au tohu-bohu du monde, s'ils sonnent creux et meurent avec Nelson Mandela, s'ils ne s'incarnent pas, s'ils n'inspirent pas. Le plus grand hommage qui puisse lui être rendu est de reprendre le flambeau, d'avancer dans son sillage vers plus de justice et de réconciliation."


                                                                                                            Anniel Hatton

 

 



[1] "La Croix" du 7-8 décembre 2013, p.1

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 07:30

Histoire de l’aviation

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 9 décembre 1909.

Ce jeudi 9 décembre 1909, l’aviateur français d’origine anglaise Maurice Farman affiche à son palmarès un nouvel exploit aérien, en réalisant la plus longue liaison effectuée par la voie des airs de ville à ville.

Pas moins de 70 kilomètres ! C’est la distance qu’a parcourue Maurice Farman ce jeudi 9 décembre 1909, en volant de Versailles à Chartes, installé aux commandes d’un appareil de type biplan de sa propre conception. C’est ainsi qu’il prend son envol à 2 heures de l’après-midi, des environs de Versailles, son aéroplane étant remisé au hangar du Trou-Salé près de Buc, devant un public très restreint, Maurice Farman voulant garder sa tentative de raid secrète.

Au terme de 53 minutes de vol, l’aviateur Maurice Farman rejoint son hangar en périphérie de Chartres, ayant ainsi évolué à une vitesse moyenne de 80 kilomètres à l’heure, en passant par Trappes, La Verrière, Le Perray, Rambouillet, Orphin, Gallardon et Coltinville. Un magnifique raid qui présage que du bon pour le tourisme aérien !

article de Stéphanie Meyniel, dans "Air Journal" du 9 décembre 2013

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 06:04

images-copie-3En septembre 2011, Françoise Larribe racontait à Jean-Luc Mouton, pour  le journal "Réforme", ce qu'elle avait vécu en tant qu'otage au Niger en compagnie de son mari Daniel. Libérée par ses geôliers pour que le cancer dont elle était atteinte puisse être traité, elle attendait la libération des autres otages avec une angoisse mêlée de confiance en ce Dieu en qui elle croyait dur comme fer.

Alors que cette libération tant attendue s'est produite cette semaine, après trois ans d'espoirs sans cesse déçus, voici quelques extraits du témoignage de cette femme qui a su garder la foi dans l'épreuve... une formidable leçon de vie et de foi:

"Nous avons vécu au désert dans une vaste région aux paysages parfois somptueux entre Niger et Mali, un espace grand comme la France. Mais le plus éprouvant peut-être était de ne rien pouvoir faire, de ne rien posséder, ni livre, ni objet. Le dépouillement complet...

Après plusieurs mois de cette situation-là, on tente même de ne plus penser à ses proches et à tous les siens, sinon, on ne s’en remet pas. Si je pensais à mes filles, je m’effondrais. À certains moments, malgré ma conviction qu’elles étaient prises en charge par ma famille, j’étais désespérée.

Dans ces moments, Daniel m’a tenu la tête hors de l’eau. Il m’a stimulée, portée, secourue, tentant toujours de mettre en lumière l’un ou l’autre élément positif de notre situation. Nous n’avons jamais été si proches qu’en ces moments-là...

Si incroyable que cela puisse paraître, nous avons eu aussi des moments de “petits bonheurs” ou de joie très simples, parfois pour des choses insignifiantes mais qui portaient notre quotidien.

Je n’avais nulle envie de pleurer sur moi-même, ni de me plaindre, pas plus de demander à Dieu de nous délivrer. La prière de demande m’est en général plutôt insupportable. J’ai toujours l’impression de ne rien avoir à réclamer à Dieu, même si, en la circonstance, je priais pour mes filles.

Mais dans ce désert, j’ai le sentiment d’avoir découvert la prière. C’était comme un moment d’apaisement. Prier, c’est être en paix avec soi-même face à cet infini et à l’inconnu. Dans le silence face à moi, devant Dieu... Prier revenait simplement à tout remettre entre les mains de Dieu, j’étais entre ses mains, voilà tout... Je pense que ces temps de réflexion et d’abandon m’ont considérablement aidée et apaisée.

Ces moments me permettaient au moins d’être en paix avec moi-même et les autres. Nous n’avions rien, aucun livre quel qu’il soit, et j’ai dû passer des heures à me chanter et me souvenir des cantiques de la Réforme. J’ai retrouvé la première strophe de Confie à Dieu ta route, dont j’aime particulièrement le texte et la musique, ces paroles m’ont longtemps accompagnée. Je suis persuadée que ma culture, mon éducation, mon bagage protestant et notre expérience du désert m’ont aidée tout au long de ces mois..."

 

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 06:51

Histoire de l’aviation

air-journal-emile-lecrivain-195x146-copie-1.jpg C'est arrivé le jeudi 24 octobre 1929.

L’aviateur Lécrivain qui est pilote de la section technique de l’aéronautique s’attaque au record de France de hauteur.

Pour réaliser sa tentative, l’aviateur Lécrivain, fort de plus de 600 heures de vol, a choisi d’évoluer dans le ciel parisien au départ de l’aérodrome de Villacoublay, où il travaille dans le service des essais. C’est en tout début d’après-midi, à 13 heures, qu’il prend son envol dans l’espoir d’atteindre des sommets et de détrôner le pilote français Joseph Sadi-Lecointe, qui est actuellement détenteur du titre en ayant réussi à voler à pas moins de 11 145 mètres d’altitude.

C’est au terme d’un vol d’une heure et quarante-cinq minutes, que Lécrivain reprend contact avec le sol, avec un barographe enregistreur affichant 11 500 mètres, une belle performance qui fait de lui le nouveau recordman de France, mais pas du monde par contre, ce dernier trophée restant la propriété de l’Allemagne grâce à Neuenhofen qui est, quant à lui, monté à 12 739 mètres d’altitude quelques mois plus tôt : le 26 mai 1929.

Publié le 24 octobre 2012 dans "Air Journal"

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 20:34

Les voyants sont au rouge dans tous les points névralgiques de l'aéroport. C'est le branlebas de combat. Des médecins, des secouristes, des gendarmes, des pompiers apparaissent de partout. Le centre médical d'urgence est rempli de personnels de toutes sortes qui se bousculent pour prendre les consignes, et gagner leur poste au plus vite...Toutes les forces vives de la plateforme sont réparties en différents lieux, et chacun sait ce qu'il a à faire...

Les secrétaires-réceptionnistes sont fébriles. Elles donnent coup de téléphone sur coup de téléphone, appelant à la rescousse un nomnre incalculable de personnes dont la présence est indispensable en temps de crise.

Les aumôniers et les psychologues sont de ce nombre. C'est ainsi que je reçois un appel urgent sur mon portable: "Un crash aérien vient de se produire... Pouvez-vous venir immédiatement?"

Heureusement, ce n'est qu'un exercice de simulation, et non pas un véritable crash aérien... C'est "pour du faux", comme disent les enfants. Pourtant, comme toutes les conditions sont réunies pour simuler l'urgence, et l'aspect dramatique de la situation, comme tout le monde, je sens le stress qui monte en moi. Je ne dois surtout pas le montrer, et rester impassible extérieurement. Evidemment, comme le médecin-chef nous a prévenus à l'avance, mon collègue et moi sommes déjà sur les lieux, ce qui ne serait pas possible en temps ordinaire... Puis un des rabbins que j'ai alertés finit lui aussi par arriver.

Quelques instants plus tard, nous sommes dans un des véhicules d'urgence du centre médical, et nous nous dirigeons vers le lieu où se trouvent ceux qui vont jouer le rôle des familles attendant des passagers de l'avion accidenté.

Tous les cas de figure sont représentés. Il y a les gens qui s'effondrent en pleurant, ceux qui crient et explosent de colère... Il y a ceux qui font le siège des moindres responsables officiels pour avoir des nouvelles précises, et ceux qui ne peuvent s'empêcher, malgré leur angoisse, de prendre photo sur photo au cas où... Il y a aussi ceux qui critiquent la façon dont la situation est gérée, et ceux qui restent dans leur coin à se ronger les ongles sans oser intervenir, et enfin ceux qui sont prostrés. On s'y croirait vraiment...

Au départ, je ne sais pas vraiment comment me comporter... Si c'était "pour de vrai", comme disent les enfants, je saurais instinctivement ce qu'il faut faire... mais dans une situation où je sais pertinemment que je suis face à des gens qui jouent un rôle, que faire? Pourtant toutes ces personnes sont vraiment convaincantes, et elles se mettent vraiment dans la peau de leurs personnages. On ne dirait pas qu'il s'agit de simples volontaires travaillant en temps ordinaire à l'aéroport, et non des acteurs chevronnés. Je décide donc de jouer le jeu moi aussi, et, après avoir fait plusieurs tentatives plus ou moins réussies auprès de différents types de personnes, je m'assieds à côté d'une jeune femme qui semble prostrée.

Puis j'ose une question banale un peu embarrassée: "Comment ça va? Vous tenez le coup?"... Aucune réponse... Bon, c'est bien parti ! Et maintenant, qu'est-ce que je fais? C'est alors que, dans ma mémoire, me reviennent des flash back de situations où je m'étais retrouvée quand j'étais aumônier des hôpitaux, et dans lesquelles la seule chose que je pouvais faire était d'être là, avec les gens en grande souffrance physique ou morale, et de me taire tout simplement... je me sentais totalement impuissante devant cette souffrance pour laquelle je ne pouvais rien faire, mais j'avais le désir de témoigner de l'amitié et de la compassion aux personnes auxquelles j'étais confontée... afin qu'elles sachent qu'elles n'étaient pas seules dans l'épreuve.

Alors, je reste là, silencieuse, près de cette personne prostrée tout en me demandant si c'est bien ce qu'il faut faire. Au bout d'un moment, elle se décide à parler, et me dit à voix basse: "Vous ne pouvez pas imaginer combien votre présence m'a fait du bien ! Si vous aviez parlé, cela m'aurait énervée parce que me revenaient à l'esprit des situations tragiques que j'ai vécues dans le passé. Et j'avais juste besoin de ne pas être seule en repensant à tout ça..."

Anniel Hatton

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