A Roissy-CDG, le terminal 1 est un endroit rassurant pour le passager qui se rend à l'aéroport. Moins grand que le terminal 2, il semble être davantage à taille humaine. Et comme il est circulaire, si l'on s'y perd, on revient fatalement à son point de départ…
Parfois on croit tout connaître d'un tel lieu. Pourtant, si l'on passe côté piste, sous douane comme on disait autrefois, on peut se retrouver en terrain inconnu. C'est un peu le cas du Salon Icare, dont le passager lambda ne connaît pas obligatoirement l'existence et qui apparaît comme un ilot de tranquillité au milieu du brouhaha incessant de l'aéroport.
Béatrice Roussennac nous accueille dans ce lieu calme et feutré avec un sourire et une amabilité sans faille. Même s'il y a beaucoup de monde, elle se montre toujours disponible et prête à bavarder un peu, s'intéressant tout naturellement à ce qui concerne la personne qui lui fait face, et cherchant manifestement à la mettre à l'aise.
Depuis combien de temps êtes-vous à Aéroports de Paris, Béatrice?
Je travaille pour Aéroports de Paris depuis maintenant 32 ans. Après avoir été Agent Commercial pendant une dizaine d'année, j'ai postulé sur le poste Assistante Relations Extérieures. J'ai passé le concours d'entrée avec succès et je me suis retrouvée au salon Icare.
Le salon Icare… C'est un nom un peu curieux surtout si l'on pense au sort qui a été réservé à ce personnage de la mythologie grecque… Les passagers ne vous en font pas parfois la remarque?
En effet, mais Icare est aussi considéré comme le premier homme volant. Au début, les passagers le soulignaient, mais maintenant ils n'y prêtent plus attention.
Qu'est-ce que donc que ce salon Icare. A quoi sert-il, et qui peut y accéder?
C'est le salon d' Aéroports de Paris. Nous y accueillons des passagers voyageant sur des compagnies ayant passé un contrat avec le salon, ou possédant une carte donnant accès au salon (Diners, Priority Pass, etc.) sur toutes les compagnies.
Qu'y faites-vous?
Nous sommes situés au Terminal 1 au niveau 10 sous douane. Nous accueillons les passagers qui se présentent, les renseignons et nous occupons de tous les problèmes qu'ils pourraient rencontrer.
Vous avez des horaires "en décalé". Qu'est-ce que cela veut dire?
Horaires décalés signifie travailler soit le matin soit le soir, le dimanche et les jours fériés suivant le tableau de service.
Est-ce facile à vivre? De tels horaires permettent-ils d'avoir une vie sociale, et, pour vous qui êtes protestante réformée, d'assister aux cultes de votre paroisse?
Oui et non, car les horaires décalés sont fatigants à la longue. Si on sait s'organiser, on arrive malgré tout à avoir une vie sociale. Bien sûr, parfois, on rate des choses. Il m'arrive souvent de manquer des cultes ou des évènements importants de ma paroisse. Mais j'arrive tout de même à garder le contact.
Il est clair que vous aimez votre travail. Et vous semblez être une personne tournée vers les autres, quelqu'un qui prend plaisir à accueillir. J'ai cru comprendre que vous alliez prendre votre retraite prochainement. Ces contacts humains quotidiens ne vont-ils pas vous manquer?
En effet j'envisage de prendre ma retraite. Les contacts humains me manqueront certes, mais je les remplacerai par d'autres, et surtout je pourrai y consacrer plus de temps.
Que retiendrez-vous de toutes ces années passées sur une plateforme aéroportuaire?
L'ambiance, le travail en équipe et surtout les rencontres.
J'ai pu croiser tant de personnes différentes, et partager un moment avec elles tout en sachant que je ne les reverrais jamais. Il y a parfois des échanges très forts avec des passagers inconnus...
C'est tout cela que je garderai en mémoire.
Merci en tous cas, Béatrice, pour votre sourire et votre accueil.
propos recueillis par Anniel Hatton