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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 05:47

DSCN5031

 

Seigneur,

merci pour ta Parole

qui nous rappelle à quel point tu nous aimes.

 

Gloire à toi, ô Dieu,

pour la puissance que tu déploies dans le monde

de tant de manières différentes.

Quand nous voyons les beautés de ta création,

nous sommes émerveillés.

 

Béni sois-tu, Seigneur,

pour les capacités que tu donnes aux humains,

et qui leur permettent d'imaginer

et d'élaborer des appareils de plus en plus sophistiqués,

grâce auxquels nous pouvons voyager dans les airs

et au-delà des océans.

 

O Dieu,

Prends soin de ceux qui partent au bout de monde.

 

Donne force et lucidité aux pilotes des avions,

patience et sang-froid au personnel d'accompagnement,

et permets qu'ils arrivent tous sains et saufs

au terme de leur voyage.

 

Quant aux passagers, Seigneur,

aide-les à rester confiants et souriants,

et à garder leur calme en tous temps,

sachant reconnaître et apprécier

avec une juste reconnaissance

les efforts que l'on fait pour eux.

 

Merci,  ô Dieu,

pour ton écoute et ta bonté envers nous,

jour après jour, et moment après moment.

 

Dans le nom de Jésus,

 

                                                Amen

 

 

                                     texte d'Anniel Hatton

 

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Published by Aumônerie protestante des aéroports - dans Spiritualité
19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 07:54

CBADET CIRIC 29 09 2013 Culte 5-450x298

 

L'espérance qui nous tient ensemble est un secours et une force pour chaque jour de la vie.

L'espérance est patiente. Elle traverse le temps et les épreuves du quotidien.

Mais l'espérance est aussi impatiente : Elle est toujours tendue vers un lendemain qu'elle attend et qu'elle salue à l'avance.

Elle n'est pas une coquetterie de l'âme car elle concerne premièrement les désespérés, non pas les optimistes.

Elle est le secours et la force de quiconque entend le message de Celui qui vient et qui bénit. Elle attend  la guérison des nations comme l'annonce le livre de l'apocalypse.

Cette espérance nous engage sur plusieurs plans, et j'en retiens quatre aujourd'hui :

- Par le renforcement du lien fédératif qui nous unit, avec nos parcours pourtant différents, nos accents si variés, il nous faut inlassablement et en toute confiance rassembler pour l'élargir la grande famille protestante de France dans sa belle diversité évangélique, baptiste, pentecôtiste, luthérienne et réformée, pour un meilleur témoignage commun dans nos Eglises et dans la société.

- Par la prière qui engage et les actions qui témoignent il nous faut protester de notre foi. Protester, c'est-à-dire  attester de cette espérance dans la cité en nous tenant au service de tous ceux qui nous sont confiés, en  luttant contre la pauvreté ou l'exclusion, et contester l'injustice, plaidant pour le  plus vulnérable, l’exclu, autrement dit le plus petit de nos frères que l’on voit humilié chaque jour. Telle est la vocation de nos services, de nos institutions et de nos œuvres.

- Par le dialogue et la rencontre, il nous faut encore inventer des occasions de reconnaissance et de réconciliation entre chrétiens de toutes confessions, entre croyants et incroyants, afin de porter avec d'autres un message de paix et de justice dans un monde trop souvent déchiré et violent.

- Dans l'horizon de ce demi-millénaire de la Réformation, il nous faudra enfin apprendre ensemble àreformuler toujours plus clairement ce qu'être chrétien signifie dans le langage d'aujourd'hui, afin que l'évangile de Jésus-Christ soit mieux entendu et reçu par nos contemporains.

Je veux vous encourager au nom de Jésus-Christ !

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Envoi prononcé par le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, au culte de Protestants en Fête du 29 septembre 2013 à Bercy

 

(texte et photos tirés de la Newsletter n°12 de Protestants en Fête)

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Published by Aumônerie protestante des aéroports - dans Le monde protestant
18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 06:49

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A l'aéroport, il y a des moments où c'est l'affluence. Toutes sortes de voyageurs se pressent dans les galeries et les coursives. Les uns tirent une ou plusieurs de ces valises modernes dont on ne peut deviner le poids, tant elles roulent bien. C'est seulement au moment fatidique de l'envoi en soute qu'on saura si elles ne sont pas trop lourdes... D'autres se sont harnachés d'un énorme sac à dos bosselé, dont dépasse un tapis de sol tout râpé, et parfois même un duvet élimé qui a vu des jours meilleurs. Et tous ou presque, portent à la main ou en bandoulière, un sac dans lequel se devine, entre autres, un ordinateur portable.

En arrivant au guichet d'enregistrement, sous les yeux scrutateurs d'un agent d'escale, ils vont déposer chacun à leur tour leurs bagages les plus pesants sur un tapis roulant qui les fera vite disparaître, comme par enchantement. Ils ne garderont avec eux que ce qui est plus léger, plus maniable et moins encombrant. Ainsi délestés de ce qui les alourdissait considérablement, ils vont pouvoir pénétrer dans l'avion, et être plus tranquilles pendant le voyage, jusqu'à l'arrivée où ils pourront récupérer leur bien.

Dans la vie, nous avons beaucoup de bagages à porter... des lourds et des moins lourds, certains qui nous encombrent et nous empêchent d'aller de l'avant, d'autres très légers, mais que nous avons parfois du mal à lâcher, tellement nous y tenons.

Il y a le poids des malheurs du passé ou des souffrances plus récentes, pas encore bien cicatrisées. Il y a les deuils mal gérés, l'absence d'êtres chers que l'on ressent profondément, et le manque au quotidien de leur affection à laquelle on prêtait à peine attention tant elle semblait naturelle. Il y a les ruptures digérées de travers, et les déchirures qui font encore mal. Il y a les échecs de la vie que l'on rumine amèrement, en se demandant à quel moment les choses ont commencé à déraper, et ce qu'on aurait pu ou dû faire pour éviter les conséquences désastreuses qui se sont ensuivies. Et puis, il y a tous ces poids d'objets que l'on accumule au cours de l'existence, et qui nous semblent indispensables: on en a tant besoin...

Je me souviens d'un vieil homme que j'avais rencontré quand j'étais aumônier dans un hôpital gériatrique. Un jour que je lui rendais visite dans la pièce minuscule qui lui avait été impartie, il me dit: "Vous voyez cette chambre?" Puis, balayant l'espace d'un geste large, il avait continué en ces mots: "J'ai ici une penderie pour mettre le peu de vêtements dont j'ai besoin dans ce lieu, et une petite table de nuit avec un tiroir pour les souvenirs de toute une vie... Quand on a son chez-soi, on croit qu'on a besoin de tant de choses qui nous semblent indispensables. Mais, quand on arrive ici, on se rend compte que finalement, tout ça, ce n'était que des poids inutiles, et qu'au bout du compte, on a besoin de si peu de choses pour vivre... Et puis, le reste, les souvenirs personnels les plus intimes et les plus importants, je les garde tout au fond de mon coeur, et personne ne peut me les prendre!"           

La Bible nous parle de poids et de fardeaux que les êtres humains que nous sommes portent plus ou moins volontairement. Il y a ceux dont on se plaint peut-être, mais dont, au fond, on n'a pas toujours envie d'être déchargés. Il y a ceux dont on se débarrasse pour un temps, pour en être libérés provisoirement, et qu'on reprend au bout d'un moment comme ces bagages que l'on dépose au bureau d'enregistrement avant de faire un long voyage. Et puis il y a ceux qui nous oppriment, et que nous aimerions voir disparaître définitivement.

"Venez à moi, vous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos..."[1], nous dit une voix chaleureuse et prenante rapportée par l'évangéliste Matthieu. C'est la voix de Jésus qui appelle. Sans contraindre qui que ce soit ni s'imposer, le Seigneur invite tous ceux qui sont las, usés, à bout de forces, à aller vers lui, lui qui n'est pas seulement celui qui donne du repos, mais qui est lui-même le repos.

Oui, le Seigneur veut nous débarrasser de nos fardeaux inutiles afin d'alléger notre existence souvent surchargée. Quant à ceux qu'il nous faut garder, il est prêt à nous en débarrasser provisoirement pour nous soulager, et nous permettre de souffler un peu. Il nous aide ensuite à les reprendre tout en nous accompagnant pour nous aider aussi à les porter. Ainsi ne sommes-nous jamais seuls, car il est là à nos côtés, cheminant avec nous sur la route de la vie.

"Venez à moi, vous qui êtes fatigués et chargés", nous dit-il, "et je vous donnerai du repos..."

 

                                                                                                                                                                                    Anniel Hatton

 

                                                                                   



[1] Mtt. 11: 28-30

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Published by Aumônerie protestante des aéroports - dans Spiritualité
17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 21:13

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Un kangourou blessé s’est réfugié dans une pharmacie de l’aéroport de Melbourne ce matin, entrainant la fermeture d’une partie du terminal le temps qu’il soit récupéré par une association de protection des animaux.

Blessé quelques instants auparavant par une voiture, en sang et visiblement désorienté, un kangourou mâle a cherché refuge le 16 octobre 2013 dans l’aéroportTullamarine. Les services de sécurité ont dû fermer une partie du terminal domestique, jusqu’à ce que l’animal soit rattrapé et coincé dans une pharmacie. Des volontaires de l’association Wildlife Victoria appelés à la rescousse sont arrivés deux heures plus tard et ont calmé l’animal, baptisé instantanément Cyrus, avant de l’emporter chez le vétérinaire.

Le programme de vol de Qantas Airways et des low cost Jetstar Airways et Tigerair n’a pas été perturbé (Virgin Australia n’avait pas de vol avant l’après-midi). L’incident a déclenché la vague attendue de blagues sur la sécurité de l’aéroport et sur la compagnie nationale, dont les avions sont affublés d’un beau kangourou stylisé. Melbourne, situé à côté d’un bush fréquenté par les marsupiaux, avait déjà « accueilli » l’un d’eux en janvier dernier, qui s’était égaré sur le parking à plusieurs étages de l’aéroport et avait provoqué une belle course poursuite.

Publié le 16 octobre 2013 à 10h00

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Published by Aumônerie protestante des aéroports - dans Actualité aéronautique et aéroportuaire
16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 21:35

 

O Seigneur !

Des palettes, encore des palettes, toujours des palettes…

J’en rêve même la nuit !

Du matin au soir, je charge et décharge des palettes de fret.

Et une fois que c’est fini, il faut recommencer,

faire et défaire :

C’est un peu monotone à force…

 

Juché sur mon engin élévateur,

je descends les palettes de l’avion,

et les monte une à une

pour les ranger dans l’aérogare,

tâche solitaire s’il en est…

 

Mais même si je ne suis qu’un simple maillon

dans une longue chaine de transport,

aide-moi, Seigneur,

à accomplir consciencieusement la tâche

qui est la mienne jour après jour,

et ainsi à être quelqu’un sur qui l’on puisse compter.

 

Merci pour tout, Seigneur.

 

                                                texte d'Anniel Hatton

 

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 06:24

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tiré de "Crises de foi, le retour", PBU, Genève, 1994, p.19

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Published by Aumônerie protestante des aéroports - dans Citations
14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 07:54

 

Seigneur, aujourd'hui, c'est lundi.


Il me faut recommencer une semaine,

Une nouvelle semaine de travail dur et aride

Dans ce lieu, cet aéroport, qui pour d'autres,

est synonyme de rencontres et d'espérance.

 

Hier, j'étais bien, en ta compagnie,

Partageant le pain et le vin avec d'autres chrétiens,

Frères et sœurs en la foi.

 

J'aurais tant voulu que ces moments ne cessent jamais,

Que notre fraternité joyeuse continue indéfiniment,

Que notre conversation avec toi ne s'interrompe pas.

 

Et maintenant, je me sens seul(e), livré(e) à moi-même

Dans cet endroit souvent si impersonnel.

 

Seigneur,

comme Marie dans le jardin au matin de la résurrection[1],

Je voudrais te toucher et te retenir.

J'aimerais t'empêcher de me quitter,

Pour vivre au quotidien dans le bonheur d'être à tes côtés.

 

Mais en ce jour où le découragement me guette

comme un guépard tapi derrière son écran végétal,

prêt à bondir sur sa proie,

en ce jour où je suis prêt à céder à la peur et à l'angoisse,

tu me rappelles, comme aux pèlerins d'Emmaüs[2],

que, quoi qu'il arrive, tu es là, et tu ne me laisses pas.

 

Tu m'accompagnes à présent sur la route que tu m'as tracée,

Même et surtout lorsqu'elle me semble difficile à vivre.

 

Merci, Seigneur! 

 

 texte d'Anniel Hatton

 

 

 

 

 

 



[1] Jean 20: 11-18

[2] Luc 24: 13-35

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 05:46

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« Même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du PILOTE. » Jacques 3:4

Le pilote... Le seul maître à bord !

Il est toujours étonnant de voir le pilote d'un avion se promener dans les allées de l'appareil. Certes, le second peut le remplacer et même le pilote automatique...Mais si les turbulences se font sentir, le commandant, le pilote principal, reprend les commandes.

Dans les turbulences de la Vie qui est notre pilote ? Est-ce l'automatisme, la science ou le hasard ?

Ou disons-nous avec le psalmiste : « Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi: Ta houlette et Ton bâton me rassurent. » (23:4)…

 Bien au-delà des cumulus et stratus, nous voguons sur une mer de cirrus d'un blanc cotonneux. A notre droite, la nuit est blanche, et à notre gauche, le soleil flamboyant se lève, triomphant, au-dessus de la terre enténébrée, cette terre qui ne peut voir le soleil. Qui est donc le pilote de cette splendeur ? L'homme qui a marché sur la lune ou le pilote de l'univers ?

C'est l'Éternel, Le Créateur des cieux. (Esaïe 45:18)

 Il m'est donné de parler des avions, par expérience, mais comme dans le verset d'introduction, il en est de même pour les bateaux. Seul le pilote est maître à bord !...

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

 Nous pourrions aller plus en avant dans cette réflexion, mais Matthieu 6:10 nous suffit : « Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »...

Appliquons-nous au travail qui nous a été confié et laissons la barre au Grand Timonier et il y aura un vrai Pilote en chef dans l'avion de notre vie qui nous mènera, avec le plus grand nombre, au terminal céleste !

 

                                                                       extraits d'un article "questions-réponses" de Lerdami, dans TopChrétien.com

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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 09:50

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Seigneur,

à tous moments de la journée,

par les grandes baies de l'aéroport,

nous pouvons voir circuler des véhicules

sur lesquels sont écrits ces mots:

"Passerelle CDG, Servir le ciel"…

 

Servir le ciel,

quel mot d'ordre magnifique!

N'est-ce pas là la vocation du chrétien?

 

Marcher les pieds bien ancrés sur cette terre,

Tout en regardant à toi, Seigneur,

qui donnes la direction à suivre.

 

Servir le ciel,

te servir toi, Seigneur,

Oui, c'est à la fois notre but

et notre raison de vivre.

 

Pallie nos insuffisances,

Nos défauts et nos ratés,

et donne -nous le dynamisme nécessaire

Pour être de bons vecteurs de ton amour

pour le monde qui nous entoure.


Anniel Hatton

 

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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 06:36

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Elle est grande et brune au teint mat. Son visage empreint de mélancolie est rarement éclairé d'un sourire. Victime, comme beaucoup d'américains en ce début de millénaire, de la crise économique et des mutations ultrarapides de la vie moderne, elle a perdu travail et logement. Que faire? Comment garder l'estime de soi et des autres? L'incompréhension des proches, les conseils maladroits de ceux qui ne sont pas au fait de la situation, les reproches répétés finissent vite par dégénérer et par pousser au découragement. Brouillée avec sa famille, avec ce qui lui reste d'économies elle prend un jour un billet pour Paris. Et la voilà qui, munie d'un simple sac de voyage, "s'installe" à Roissy, dormant dans des recoins peu fréquentés et changeant fréquemment de "lieu de vie" pour ne pas se faire trop remarquer.

Avec moi, elle ne prétend parler que l'anglais, tandis qu'avec d'autres, elle essaie son français un peu rudimentaire. Nos conversations ne vont jamais très loin. Il est clair qu'elle ne fait confiance à personne. Quand, un jour, je lui demande son nom: "Appelez-moi Cléopâtre", me répond-elle. Et c'est ainsi que je m'adresserai à elle pendant ses quelques années de séjour sur la plateforme de CDG.

Souvent, en arrivant le matin, je la trouve endormie, recroquevillée derrière la porte d'une des synagogues de l'aéroport. "Je suis d'origine juive", me dit-elle un jour, tout en refusant que je contacte un des rabbins pour elle. "Et ça me sécurise de dormir dans la maison de Dieu. Là, j'ai l'impression d'être protégée."

Comme elle reste discrète, qu'elle ne gêne personne, et qu'elle essaie tant bien que mal de rester propre, quelques âmes charitables habituées de la plateforme lui glissent au passage une petite pièce ou un morceau de pain. Elle survit ainsi tant bien que mal pendant plusieurs années. "Ce qui est le plus dur", me dit-elle un jour, "ce sont les tentatives d'agression d'autres SDF ou d'hommes de passage. Quand on est une femme en situation de précarité, ils se croient tout permis. Et il me faut être sur le qui-vive en permanence. C'est usant, à force..."

Les mois passant, le visage de Cléopâtre se creuse, ses cheveux se teintent de gris à tel point qu'elle n'enlève plus le bonnet de laine qui les dissimule. Elle a de plus en plus de mal à se tenir aux règles d'hygiène les plus élémentaires qu'elle s'était fixées. Sa démarche se ralentit, et la lassitude qu'elle a accumulée aux cours de ses mois d'errance se fait plus prégnante. Malgré tout, elle refuse toujours obstinément l'aide que lui offrent les services sociaux présents sur la plateforme.

Un jour de grosse déprime, elle m'avoue, presqu'à son corps défendant, qu'elle veut trouver un moyen de sortir de là au plus vite... Quelques temps plus tard, je la croise au détour d'une coursive. Elle est vêtue de frais, arbore une nouvelle coupe de cheveux et semble avoir retrouvé toute son énergie perdue. Avec son sac de voyage flambant neuf, elle ne diffère en rien des passagers de l'aéroport qui arpentent les lieux. Une brève salutation, et la voilà qui disparaît à tout jamais...

Comme "Cléopâtre", de nombreux naufragés de l'existence atterrissent ainsi régulièrement à Roissy et y "vivent" pendant un temps plus ou moins long. Certains trouvent un moyen de s'en sortir s'ils acceptent la perche qui leur est tendue par les services sociaux, d'autres y restent indéfiniment et déclinent à vue d'oeil, tandis que passent à côté d'eux, sans un regard, et sans s'arrêter, passagers moyens et voyageurs fortunés aux bras alourdis par des sacs de grands couturiers ou de parfumeurs réputés... contraste flagrant et témoignage vivant de la profonde fracture qui mine nos sociétés modernes...

                                                                                                                                                            Anniel Hatton

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